MANHATTAN

MANHATTAN
L'actualité de la ville de New-York en 2011

mercredi 31 août 2011

OURAGAN SUITE

Dégâts limités à New York après le passage d'Irene

LEMONDE.FR 

Un taxi new-yorkais sous l'eau, dimanche 28 août dans le West Side de Manhattan.
Un taxi new-yorkais sous l'eau, dimanche 28 août dans le West Side de Manhattan.AP/Peter Morgan


New York, envoyé spécial - Les rues et les habitants de New York ont été largement épargnés par le passage de l’ouragan Irene, dimanche 28 août, après deux jours de préparatifs et d’attente fiévreux. Depuis vendredi soir, la Grosse Pomme s’était progressivement transformée en ville fantôme, à l’approche d’un ouragan vaste de 820 km, avec des vents de 150 km/h.
La ville regagnait un semblant d’animation dimanche en fin de journée. Elle n’aura pas connu les vagues d’un à deux mètres de haut dans Wall Street, comme le redoutait National Hurricane Center (NHC). Irene, qui a fait au moins dix-huit morts depuis son arrivée aux Etats-Unis, le 25 août, a baissé en intensité alors que l’œil du cyclone atteignait Manhattan dimanche matin tôt. L’ouragan avait évolué en tempête tropicale dans l'après-midi, laissant filtrer à travers la bruine un semblant de soleil au-dessus des grues du chantier du World Trade Center.
Dès dimanche soir, la mairie faisait ses comptes : 650 arbres endommagés, quelque 62 000 foyers privés d’électricité dans la ville, mais plus de 750 000 dans l’Etat de New York, où la périphérie a été plus durement touchée. Selon le gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo, il faudra une semaine entière pour rétablir l’ensemble des lignes. Les trois principaux aéroports de la ville devaient rouvrir lundi. Leur fermeture samedi a provoqué l'annulation de quelque 10 000 vols durant le week-end.

Selon le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, la somme pourrait s'élever à plusieurs "dizaines de milliards de dollars". Selon une première évaluation du cabinet spécialisé Kinetic Analysis Corporation, le passage de l'ouragan pourrait coûter jusqu'à 7 milliards de dollars aux assureurs américains, dans l'ensemble des Etats-Unis. L'ouragan se classerait alors parmi les dix catastrophes les plus coûteuses de l'histoire du pays.

“JE REPRENDRAIS LES MÊME DÉCISIONS, SANS HÉSITER”
Avant même le passage d'Irene, les habitants de New York avaient vidé de nombreux commerces de denrées de première nécessité – eau, aliments en boîte, bougies et lampes-torches, que des vendeurs de rue avisés revendaient le lendemain pour 50 dollars dans le quartier à la mode de Williamsburg.
Le maire de New York, Michael Bloomberg, a fermement défendu les mesures drastiques mises en place à l’approche de l’ouragan, notamment l’évacuation obligatoire de 370 000 personnes des zones inondables et la fermeture de l’ensemble des transports de la ville.  “Je reprendrais les même décisions, sans hésiter si c’était à refaire, disait-il, nous n’allons pas prendre le moindre risque avec la vie des gens." Pour l’heure, Irene a entraîné l'évacuation de près de deux millions de personnes sur la côte est des Etats-Unis. Le président Barack Obama a salué une mobilisation "exemplaire" pour en limiter les effets, mais a précisé qu'il faudrait "des semaines pour s'en remettre".


La 6e Avenue à New York, dimanche 28 août en fin de journée.
La 6e Avenue à New York, dimanche 28 août en fin de journée.AP/Mike Groll


A New York, les évacués ont officiellement pu commencer à rentrer chez eux dans l'après-midi de dimanche. Dans l’abri d’urgence du quartier de Chinatown, où quelque 600 personnes ont passé la nuit sur des matelas pliants, de petits groupes s’agglutinaient encore autour des télévisions, un couple de retraités ignorant si la tempête était bien passée – elle resterait sur la ville jusqu’en fin de journée – et craignant de rentrer dans leur immeuble sans électricité.
A Red Hook, un ancien quartier de docks de Brooklyn classé zone inondable, certains commerçants rouvraient même leur boutique, espérant rattraper le manque à gagner du week-end, pendant que d’autres pompaient jusqu’à 60 cm d’eau dans leur cave. Sur un terrain de football synthétique désert, trois petites filles blondes peinaient à retenir un cerf-volant dans les rafales encore violentes. Leur père, Eduardo Ladelle, estimait que la ville avait réagi avec rigueur à l’approche de l’ouragan pour faire oublier les errances de Noël dernier, lorsqu’une tempête de neige avait paralysé une partie des services publics pendant plusieurs semaines.

Louis Imbert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire