MANHATTAN

MANHATTAN
L'actualité de la ville de New-York en 2011

dimanche 31 juillet 2011

CULTURE

Le Met de New York va rendre 19 antiquités à l'Egypte-Mena

Le Metropolitan Museum of Art de New York (Met) restituera cette semaine à l'Egypte 19 pièces d'antiquité datant du règne du pharaon Toutankamon, a annoncé samedi l'agence de presse officielle égyptienne Mena.
Selon cette dernière, un accord en ce sens a été signé en novembre entre le Met et le Conseil égyptien des antiquités à l'issue d'une série de négociations.
Parmi les objets concernés figurent un chien en bronze de deux cm de haut ainsi que des fragments d'un bracelet en forme de sphynx ayant jadis appartenu à la nièce de l'égyptologue britannique Howard Carter, qui avait découvert la tombe du jeune pharaon.
Les pièces détenues par le Met arriveront mardi dans la capitale égyptienne, a précisé Mohamed Abdel Maksoud, président du Conseil suprême des antiquités, cité par Mena.
Elles seront exposées au Musée égyptien.
L'Egypte cherche depuis des décennies à récupérer des pièces d'antiquité pillées par des archéologues occidentaux et détenues aujourd'hui par de grands musées étrangers comme le British Museum de Londres, qui possède la pierre de Rosette, et le Neues Museum de Berlin, où est exposé le buste de la reine Nefertiti.

samedi 30 juillet 2011

CHRONIQUE

LE BLOG D'YVES NIDEGGER

Bons baisers de New York

(Chronique parue dans le Nouvelliste du 29 juillet 2011)
On avait beau tourner et retourner les pages des quotidiens de la City qui instruit en ce moment son procès, pas trace d'une photo de DSK durant la semaine qui a précédé l'intervention télévisée de Nafissatou Diallo sur ABC dimanche dernier. Contraste avec la presse européenne et francophone. La photo des Murdoch en revanche, dont les journalistes ont quelque peu méconnu la nuance qui distingue habituellement leur profession de celle d'agent de la Stasi, était omniprésente. Sur les écrans et dans les tabloïdes. Tout comme celle du leader républicain au Sénat, qui négocie ces jours-ci avec la Maison-Blanche les conditions d'une hausse du plafond légal de la dette de l'Etat, susceptible d'éviter à l'administration Obama les affres d'un défaut de paiement en août.
New York est une ville hollandaise. Ceux qui l'ont fondée ne cherchaient pas en Amérique une liberté, religieuse notamment, qu'ils avaient déjà à Amsterdam. Mais le comptoir idéal. Qu'ils ont trouvé. Là où la mer remonte en est le long de la presqu'île de Manhattan, bordée en ouest par l'embouchure de la rivière Hudson: un port maritime en eaux profondes, longtemps le plus grand du monde, face au Vieux Continent, au coeur d'un dispositif insulaire reliant idéalement les terres et les mers pour y faire, le plus pragmatiquement du monde, la seule chose qu'on y fait aujourd'hui encore. De l'argent. Avec des marchandises. Avec des biens immobiliers. Avec de l'art ou de la mode. Et même avec de l'argent.
Depuis que le maire Giuliani a engagé 4000 nouveaux policiers, New York n'est plus le Bronx d'autrefois. On s'y promène en sécurité, à toutes heures et presque partout. La 42e est méconnaissable. Jusqu'à la fin des années 1980, cette rue appartenait aux proxénètes. Dont l'industrie drainait avec elle son cortège obligé de dealers et autres criminels plus ou moins organisés. Une dose de volonté politique et une loi toute simple ont réglé la question: l'offre publique de services sexuels est interdite aux abords des écoles. Comme il y a plus d'une école par kilomètre de rue new-yorkaise, la clientèle des restaurants, commerces de proximité et autres boutiques branchées remplace aujourd'hui celle des salons de massages et des peep show d'hier, et leur faune convenue de fournisseurs en substances diverses et gorilles spécialisés en sécurité privée et en recouvrement de créances interlopes.


La rue Malcolm X, dans le quartier noir de Harlem, est bordée d'élégantes bâtisses. Sans doute pas les plus chères, mais peut-être les plus agréables de tout Manhattan. Au vu de son architecture, cette rue n'a jamais été pauvre. Avant de devenir révolutionnaire, Fidel Castro s'en était fait exclure, pour détention illicite de poulets vivants en appartement. A deux pas de là, dans Central Park, la piscine publique est gratuite. Il fait plus de cent degrés Fahrenheit. J'y retourne de ce pas.

vendredi 22 juillet 2011

METEO

New York: Les fortes chaleurs entrainent des chutes de tensions

Mis à jour le 22.07.11 à 19h38
Alors que New York essuie ce vendredi une chaleur moite supérieure à 37°C, une ruée sur les climatiseurs a entraîné des baisses de tension dans les foyers et bureaux de la ville et pourrait faire grimper la consommation d'électricité à un niveau historique. Le Nord-Est des Etats-Unis dispose de suffisamment d'électricité pour répondre à la demande, ont précisé les compagnies distributrices de la région, parmi lesquelles Consolidated Edison, avertissant toutefois que l'utilisation intensive de certaines centrales et lignes à haute tension pourrait provoquer des pannes temporaires.

Afin d'éviter des coupures totales de courant, Consolidated Edison a procédé dans la nuit de jeudi à vendredi à des baisses de tension dans plusieurs quartiers en banlieue de New York, qui ont affecté plus de 100.000 personnes. Les baisses de tension passent souvent inaperçues et affectent principalement l'éclairage, les chauffe-eau et certains moteurs.
Reuters

lundi 18 juillet 2011

JOJO

Johnny Hallyday à l'honneur dans le prestigieux New York Times

Avoir sa photo dans les pages du New York Times, c'est classe, surtout pour un artiste français. Johnny Hallyday a eu droit à cet honneur, le journal américain lui consacre un grand reportage.
Notre Jojo national a fêté ses 68 ans le 15 juin
Notre Jojo national a fêté ses 68 ans le 15 juin SIPA
Certes Johnny Hallyday ne connaît pas la même gloire outre-Atlantique que dans l'Hexagone. Toutefois, le New York Times lui consacre un long article dans sa dernière édition. Une belle publicité pour notre rockeur national, et puis qui sait, il n'est jamais trop tard... Le journaliste du média américain se demande pourquoi le chanteur déchaîne les passions depuis de longues années en France, alors que les Etats-Unis l'ont toujours plus ou moins boudé, malgré plusieurs tentatives de percée.
Pourtant, Johnny a élu domicile aux USA, précisément à Los Angeles. C'est d'ailleurs dans sa luxueuse villa de Pacific Palisades, dans l'intimité, qu'il a célébré ses 68 ans le 15 juin. La seule raison pour laquelle quelques Américains ont entendu parler du rockeur réside dans ses prestations cinématographiques : « Ils ne savent même pas que je suis chanteur. Ils disent : 'Très bon film, man, nous vous avons vu dans L'homme du train. C'est très étrange pour moi ».

"Aussi français que la baguette"

Le reporter du New York Times analyse : « Il est difficile d'expliquer la place qu'il a dans la vie française - il a fait plus de 100 tournées, vendu plus de 100 millions de disques, a fait 47 albums en studio et 26 en live. Il a figuré sur plus de 2.100 couvertures de magazines, et sa page de Wikipedia en français est plus longue que celle de Jésus-Christ. Johnny Hallyday est aussi français que la baguette ». Rien que ça !
Pour l'instant, l'interprète de Quelque Chose de Tennessee est en vacances dans sa propriété de Saint-Barth avec toute sa famille, jusqu'au 8 août. Il débutera au théâtre en septembre à Paris, dans une version française de Tennesse Williams, avec la pièce Paradis sur terre. Peut-être un moyen d'oublier le relatif échec de son dernier album Jamais seul.
Par Christophe Binet

vendredi 15 juillet 2011

GEOGRAPHIE

La Grosse Pomme va être illuminée mercredi par un crépuscule particulier au cours duquel les rayons du soleil parfaitement alignés sur le tracé des rues, selon un axe Est-Ouest, vont embraser le bitume et les façades des gratte-ciel new-yorkais.

La Grosse Pomme va être illuminée mercredi par un crépuscule particulier au cours duquel les rayons du soleil parfaitement alignés sur le tracé des rues, selon un axe Est-Ouest, vont embraser le bitume et les façades des gratte-ciel new-yorkais. | Michael Loccisano

La Grosse Pomme va être illuminée mercredi par un crépuscule particulier au cours duquel les rayons du soleil parfaitement alignés sur le tracé des rues, selon un axe Est-Ouest, vont embraser le bitume et les façades des gratte-ciel new-yorkais.
Ce phénomène, qui a commencé dès mardi, qui se produit quatre fois par an à Manhattan a été surnommé "Manhattanhenge", en référence au site mégalithique Stonehenge situé dans le sud de l'Angleterre.

Lors du solstice d'été et d'hiver, le soleil y traverse les cercles de pierres selon un axe central faisant penser aux historiens que le lieu était utilisé comme calendrier solaire ou pour des cultes païens.
A Manhattan, le phénomène a lieu avant et après les solstices, au moment où le soleil embrase toutes les perspectives qui s'offrent au bout des rues construites d'Est en Ouest.
"Manhattanhenge est peut-être un phénomène qui ne se produit que dans une seule ville dans le monde", estime l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson, du Musée d'histoire naturelle américaine, qui revendique la labellisation de ce phénomène.
"Adolescent j'ai visité Stonehenge située dans la plainte de Salisbury en Angleterre et j'ai commencé des recherches sur tous les alignements de pierre construits sur les îles britanniques", a raconté DeGrasse Tyson à l'AFP.
"Dans un sens, j'ai donc été sensibilisé à l'extraordinaire impact des alignements terrestres avec le Soleil sur une culture ou sur des civilisations".
Et cet évènement à New York semble plus inhabituel qu'il n'y paraît, explique-t-il.
"Toute ville dont les rues sont quadrillées peuvent connaître des crépuscule où le soleil s'alignent parfaitement avec le tracé des rues. Mais si vous regardez plus dans le détail, très peu de villes s'y prêtent vraiment".
L'homme s'est penché sur la question en 1996. Ce n'est que cinq ans après, en juillet 2001, qu'il photographie l'alignement du soleil avec les rues.
En 2002, il publie de nouvelles photos dans une édition spéciale du magazine d'Histoire naturelle. C'est ainsi que le phénomène s'est fait connaître.
Cette année, la première apparition du "Manhattanhenge" s'est produite le 30 mai, juste avant le solstice du 21 juin. Il se reproduira mercredi 13 juillet avec une apparition partielle dès mardi.
En hiver, il est visible autour du 5 décembre et du 8 janvier mais les conditions météorologiques ne facilitent pas son observation.
La meilleure position pour en profiter est de se placer le plus possible à l'est de Manhattan, conseille DeGrasse Tyson. Les 14e, 23e, 34e et 42e rues offrent d'incroyables perspectives sur l'Empire State building et la tour Chrysler.
Pour l'occasion, le Musée d'Histoire naturelle proposait mardi une visite spéciale organisée au planétarium Hayden.

mardi 12 juillet 2011

HARRY POTTER A NEW YORK

Les stars de Harry Potter défilent à New York, les photos d'adieu !

Le 11 juillet 2011 avait lieu à New York la première du dernier épisode de la saga Harry Potter, Les Reliques de la Mort - partie 2. Pour cette occasion, une grande partie du casting s'était déplacée, à commencer par les trois inséparables amis sorciers Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson, tous sur leur trente et un. Les méchants du film, Alan Rickman alias Rogue et Tom Felton alias Malfoy, étaient aussi de la partie mais également les compagnons de notre sympathique trio, comme Matthew Lewis alias Neville Londubat. Mais la foule aussi s'était déplacée en masse pour voir une dernière fois leurs héros en vrai avant que chaque acteur commence de nouveaux projets, dans le cinéma ou ailleurs. Les stars n'étaient pas en reste : elles étaient nombreuses à vouloir assister à cette première, à l'instar de Sarah Jessica Parker, accompagnée de son mari et de son fils.

Alan Rickman, Tom Felton, Emma Watson, Daniel Radcliffe et Rupert Grint à la première de Harry Potter et les Relique de la Mort à New York le 11 juillet 2011

lundi 11 juillet 2011

TRAVERSEE DE L'ATLANTIQUE

Défis et records

09/07/2011 - 13:44 - Mis à jour le 09/07/2011 - 13:46

Joyon vise le 14 juillet

Francis Joyon (FRA) envisage de quitter New York vers le 14 juillet avec son trimaran IDEC pour tenter de battre le record de la traversée de l'Atlantique en solitaire dans le sens ouest-est, a-t-il indiqué à l'AFP.
Francis Joyon est arrivé le 28 juin à New York mais a préféré regagner la France car "l'attente du moment idéal pour partir peut être longue, a-t-il indiqué dans un entretien téléphonique. Nous disposons de prévisions météo fiables avec 2 ou 3 jours d'avance et ça me laisse le temps de regagner les Etats-Unis". Un créneau favorable à 60-70% se présente autour du 14 juillet, a-t-il ajouté, et "le bateau est prêt". La saison est propice jusqu'à la fin août, a-t-il expliqué. "L'idéal est d'attendre une dépression, de partir avec elle en restant un peu devant pour éviter une mer trop formée et d'avancer à la même vitesse jusqu'aux côtes européennes".
Le record de la traversée de l'Atlantique nord en solo est détenu depuis le 15 juillet 2008 par un autre navigateur français, Thomas Coville, en 5 jours 19 heures 29 minutes, à la vitesse moyenne de 20,97 noeuds (38 km/heure) avec son trimaran Sodebo. Le départ se situe à la hauteur du phare d'Ambrose, à la sortie de la baie de New York, et l'arrivée au cap Lizard, au sud-ouest de l'Angleterre. "Je serais content de le battre ne serait-ce que d'une minute, a souligné Joyon. C'est dur de tenir une moyenne élevée sur une telle distance".
IDEC (30 mètres), un plan de l'architecte britannique Nigel Irens, a été optimisé, a-t-il poursuivi. "Nous avons gagné 7 à 8% de vitesse par rapport au tour du monde et le bateau ne demande qu'à aller plus vite". Francis Joyon, 55 ans, détient depuis le 19 janvier 2008 le record du tour du monde en solitaire et sans escale en 57 jours 13 heures 34 minutes.
Le Pacifique et le tour des îles britanniques en solo figurent parmi les projets de Francis Joyon après la tentative de record sur l'Atlantique. Le skippeur français n'écarte pas pour autant de naviguer aussi en équipage, même si IDEC est "un bateau typé solitaire".

LE NEW YORK TIMES

Dans le ventre du New York Times

Dans le ventre du <i>New York Times</i>
Le cinéaste Andrew Rossi a eu un accès privilégié à la salle de rédaction du prestigieux New York Times. Il en a tiré un documentaire fascinant, Page One: Inside The New York Times.
PHOTO: fournie par la production
La Presse
Le documentariste Andrew Rossi a passé 14 mois au cœur de Manhattan, dans la salle de rédaction du New York Times, le plus prestigieux des quotidiens américains, sinon du monde.

Une période de grands bouleversements pour la «Vieille Dame grise» et la presse écrite américaine, avec une centaine de mises à pied à la rédaction du Times (sur 1250 postes) et la fermeture de nombreux quotidiens aux États-Unis. Depuis 10 ans, quelque 2800 journaux américains ont déclaré faillite.

Le cinéaste a tiré de cet accès privilégié sans précédent un documentaire fascinant sur le journalisme et ceux qui le pratiquent, Page One: Inside The New York Times, à l’affiche vendredi prochain à Montréal.

Rossi y interviewe des dizaines de spécialistes des médias et suit pas à pas quatre journalistes de la section Médias du Times, créée en 2008. Le jeune Tim Arango (devenu depuis chef du bureau du Times à Bagdad), Brian Stelter, blogueur surdoué à qui le Times a fini par offrir un emploi à 21 ans seulement, David Carr, célèbre chroniqueur médias, et leur chef de pupitre, le Canadien Bruce Headlam.

«Si on avait su tout ce qui allait se passer dans l’année, la direction du Times n’aurait peut-être pas permis cet accès privilégié à Andrew», m’a confié jeudi en entrevue Bruce Headlam, qui s’est d’abord opposé au projet. «Je n’étais pas très emballé à l’idée d’être suivi par des caméras tout le temps, dit-il. Je craignais que cela nous empêche de bien faire notre travail. Ça n’a pas été le cas. Et je me demandais s’il y avait un réel intérêt à nous suivre quotidiennement. On ne couvre pas la guerre, on n’est pas la cible de tirs ennemis, notre travail n’est pas le plus prestigieux.»

Andrew Rossi, à qui j’ai aussi parlé cette semaine, a mis six mois à convaincre la direction du New York Times de lui faire confiance. «Je connaissais David Carr, qui apparaissait brièvement dans mon film précédent, Le Cirque, sur le célèbre restaurant new-yorkais. C’est en le rencontrant dans la salle de rédaction que j’ai eu cette idée. Il a fallu que je convainque la haute direction que, dans le contexte d’une crise nationale des quotidiens, où plusieurs prédisent la fin du papier journal en raison de la baisse des revenus publicitaires et de l’explosion des médias sociaux, le Times pouvait être perçu comme archaïque et démodé. Et qu’il y avait là une occasion de faire la démonstration de sa valeur pour la société, en montrant comment les choses se passent.»

Rossi se défend d’avoir voulu brosser un portrait flatteur du Times et de ses reporters, même si l’on sent dans sa caméra un profond respect pour l’institution et ceux qui maintiennent sa réputation. «L’éditeur Bill Keller (remplacé récemment par Jill Abramson) a donné le feu vert au projet, mais le Times n’a eu aucun droit de regard sur le film. J’ai voulu mettre en valeur le travail des journalistes et le journalisme lui-même, de manière organique, sans complaisance. David Carr est un grand défenseur du Times, mais il ne s’empêche pas de le critiquer. C’était important pour moi de montrer plusieurs points de vue.»

Le New York Times, malgré son prestige et sa centaine de prix Pulitzer, n’est pas à l’abri des dérapages, comme l’ont démontré les crises impliquant le plagiaire Jayson Blair ou encore Judith Miller, auteure de plusieurs textes basés sur de fausses informations laissant entendre que l’Irak de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Leur manque de rigueur a entaché à la fois la réputation du Times, dont le credo est «All the news that’s fit to print», et celle de la presse écrite en général.

«C’est un documentaire qui propose un regard privilégié sur le fonctionnement d’une salle de rédaction, en particulier de la section Médias, au cœur de la tourmente, dit Andrew Rossi. Je me suis dit que c’était le meilleur point d’ancrage pour observer la révolution. De l’intérieur, avec cette perspective singulière. Et de voir comment, dans un grand journal, on cherche de la nouvelle, on fait du reportage, de l’édition, des choix éditoriaux, etc.»

Rossi a également interviewé de nombreux spécialistes américains des médias: universitaires, observateurs, journalistes et anciens journalistes de «nouveaux médias» et de médias traditionnels. Parmi lesquels Katrina vanden Heuvel, éditrice du Nation, qui estime que le journalisme est un bien public; Gay Talese, célèbre ex-reporter du New York Times qui a écrit, en 1969, The Kingdom and the Power, sur les coulisses du quotidien, ou encore Nick Denton, fondateur de l’agrégateur de blogues Gawker, dont la stratégie est d’offrir au lecteur exactement ce qu’il veut.

Le portrait dépasse forcément les quatre murs du New York Times, et s’avère pertinent pour quiconque s’intéresse à l’information, au journalisme et à l’avenir de la profession. Il y est question, notamment, de la montée en puissance de WikiLeaks et des questions d’éthique que pose l’association du Times avec son dirigeant Julian Assange, un «journaliste» militant.

Page One fait également état du reportage remarquable de David Carr, personnage atypique de la vieille école – cet ex-toxicomane a fait de la prison pour possession de cocaïne –, qui a révélé la gestion catastrophique du géant Tribune Company (L.A. Times, Chicago Tribune), dirigé par des hommes d’affaires dépourvus de considération pour le journalisme de qualité.

«Le film propose certainement quelques arguments convaincants en faveur du Times, dit Bruce Headlam. Mais pas seulement pour le Times, pour un journalisme de qualité, qui coûte cher à produire, et qui remplit sa mission d’intérêt public, ici et à l’étranger. C’est d’une certaine manière une ode au journalisme.»

Andrew Rossi a démarré son tournage en pleine tourmente médiatique, pendant laquelle des quotidiens centenaires comme le Denver Rocky Mountain News étaient acculés à la faillite. «Désormais, quand je termine une entrevue, on me demande invariablement ce qui va arriver au New York Times», dit David Carr dans le film.

«On a commencé à tourner quelques semaines seulement avant les mises à pied au Times, dit-il. Il y avait un sentiment d’apocalypse dans la salle de rédaction. Mais j’ai terminé le film avec davantage d’optimisme. Je ne dirais pas qu’il y a une stabilité dans le milieu des médias imprimés, mais le sentiment d’une nouvelle base sur laquelle construire.

«Il est évident qu’avec les tablettes électroniques et les téléphones intelligents, les choses vont continuer d’évoluer, nous ne sommes pas sortis du bois, mais un journal comme le Times, qui sait s’adapter et évoluer, devrait survivre. Le journalisme de qualité reste sa marque de commerce, et il y aura toujours un besoin et une demande pour du journalisme de qualité.»

Les enquêtes de fond, l’information internationale, l’analyse, la hiérarchisation de l’information font qu’un journal comme le New York Times est essentiel à la démocratie. «Les temps sont toujours incertains, concède Bruce Headlam. La publicité en ligne n’est pas à la hauteur des attentes et ne permet pas de compenser les chutes publicitaires dans le journal. Mais on est toujours là, à la tombée du jour, dans notre île, et notre rôle est toujours le même: servir l’intérêt public. Du mieux qu’on peut.»

mercredi 6 juillet 2011

NEWYORK INSOLITE

New York insolite

Big Apple et ses (bonnes) surprises
NY-180-Pont Brooklyn

La Statue de la Liberté, tout le monde connaît. Times Square, Central Park et l’Empire State Building aussi, car même sans avoir traversé l’océan, on les a déjà vus servant de décors aux héros de cinéma. Pourtant, si New York a ses clichés, elle recèle à côté bien des lieux originaux qui valent le voyage. Lisez la suite et levez les yeux, c’est à cela que l’on reconnaît un vrai touriste !

Un petit tour sur l’eau

Les gratte-ciel ont tous leur lot d’anecdotes, leur histoire et leurs dates marquantes.
Les gratte-ciel ont tous leur lot d’anecdotes, leur histoire et leurs dates marquantes.
L’excursion classique pour admirer la skyline, cette magnifique vue de New York depuis la mer, avec l’ensemble des gratte-ciel qui font face, est l’aller-retour à l’île de la Statue de la Liberté. TOUS les touristes font cela, ce qui a pour conséquence fatale que vous ne serez pas seul sur le bateau, et qu’il faudra lever votre appareil photo bien haut audessus de votre tête si vous souhaitez prendre un cliché de la statue sans la casquette ou la choucroute des passagers placés devant vous.
Une autre possibilité consiste à prendre ce même bateau, mais sans descendre sur l’île et rejoindre directement Ellis Island. Entre 1892 et 1924, c’est ici que débarquaient tous les candidats à l’immigration. Ils passaient une série de tests d’aptitudes physiques et mentales. Le musée de l’île retrace ce passé à travers plusieurs salles parfaitement reconstituées et présentant de nombreux objets et écrits d’époque. On raconte qu’un des candidats à qui l’officier d’état civil demandait sa date de naissance, a répondu en allemand ‘Vergessen’ (J’ai oublié). Lui et tous ses descendants s’appelèrent ensuite Fergusson.
Autre possibilité pour qui souhaite avoir une vue extérieure sur New York, mais échapper à la horde de touristes : le ferry vers Staten Island. A bord, on profite d’une des plus belles vues sur Manhattan et le pont de Brooklyn. Et ce trajet est gratuit ! Le ferry transporte chaque jour des milliers de New-yorkais. Il navigue 24h/24 et offre un départ toutes les 30 minutes. Le mieux est de tenter l’expérience en fin de journée pour bénéficier du spectacle du soleil couchant et de s’asseoir du côté droit du bateau.

Un spectacle show

NY-180-02Le grand classique est de s’offrir une comédie musicale à Broadway dans un ‘theater’ (attention, à la traduction : il ne s’agit pas d’un théâtre comme nous l’entendons, mais d’un lieu de spectacle). The Lion King, Mary Poppins, A Chorus Line, The Producers…, le choix ne manque pas. Et par rapport aux shows proposés, les spectacles de Forest National ont l’air de kermesses paroissiales. Mais si la salle affiche complet, si vous vous y êtes pris trop tard, si vous trouvez le prix des places trop élevé (de 20 à 115 euros voire plus le week-end) ou si vous préférez le sport, optez pour un match des NY Yankees (base-ball) au Yankee Stadium (achetez vos billets dans les magasins Yankees dans Manhattan) ou un match de NBA au Madison Square Garden. Dans les deux cas, vous assisterez à un spectacle sportif comme il est impossible d’en voir de ce côté de l’océan. Les amateurs de musique et du génial Woody Allen doivent, eux, aller écouter Woody et le groupe Eddy Davis New Orléans Jazz band au Carlyle Hotel : 95 dollars à table, 65 dollars au bar, les notes de musique les plus chères de New York, mais l’occasion rêvée de voir l’acteurréalisateur en chair et en os.

Parades et cotillons

Si peu vous importe le moment de l’année pour visiter New York, choisissez une période coïncidant avec une fête, car les habitants de Big Apple sont passés maîtres dans l’art de la parade et des défilés géants. Le choix est vaste, varié et s’étend à toute l’année :
Le New York Marathon, véritable institution, est le plus important du monde.
Le New York Marathon, véritable institution, est le plus important du monde.
• Le 1er dimanche de novembre, le marathon de New York, le plus couru au monde (30.000 participants). Si vous souhaitez participer et faire chauffer vos baskets là-bas, votre candidature sera soumise à un tirage au sort. Seuls les pros sont sélectionnés d’avance. Le dernier jeudi de novembre, c’est Thanksgiving, LA fête américaine. C’est l’occasion d’un immense défilé entièrement sponsorisé par Macy’s (le plus grand magasin au monde), suivi par des centaines de milliers de spectateurs. Chars, fanfares, confettis, clowns… Coloré et très animé.
New York-st-patricks parade• Le 17 mars, la Saint Patrick’s Day Parade, fête de tous les Irlandais. La bière coule à flot, on se bourre la gueule avec le sourire et une très belle parade remonte la 5e avenue. Cornemuses, pompiers, policiers, majorettes… le spectacle est enlevé.
• Le dimanche de Pâques, c’est l’Easter Parade. Les New-yorkais se déguisent pour l’occasion et organisent une gigantesque chasse aux oeufs gratuite sur la pelouse de Central Park.
• Début juin, la Puerto Rican Day Parade. C’est la plus grande parade newyorkaise. Entre 2 et 3 millions de spectateurs se réunissent sur la 5e avenue pour un défilé qui dure 5 heures au moins. Et la musique est évidemment au rendez-vous.
• Vers le 28 juin, la Gay Pride Day qui fait défiler dans la 5e avenue une parade absolument folle. Nettement plus colorée et fantasque que n’importe quelle parade militaire.

Grandeur et intimité

Manhattan Skyscrapers HorizontalLes gratte-ciel connus comme des héros ne manquent pas à New York. Tous ont leur lot d’anecdotes, leur histoire personnelle et leurs dates marquantes. Bien sûr, on ne peut passer sous silence les deux tours du World Trade Center ou plutôt l’immense vide qu’elles ont laissé à leur place. Pour les construire, il avait fallu démolir 164 immeubles. Cela laisse deviner l’espace qu’elles prenaient. Aujourd’hui, Ground Zero est un gigantesque chantier. Ce n’est que grues, palissades, trous et tas de sable. Plus petits mais toujours debout, d’autres immeubles valent le détour, pour leur empreinte dans l’histoire de l’architecture ou leur originalité. Il y a l’Empire State Building, majestueux, le Rockfeller Center, la tour Donald Trump, témoin d’une certaine démesure (ou d’un ego monstrueux), le Flat Iron, en forme de fer à repasser, si mince sur un de ses angles qu’on en reste bouche bée… Et bien d’autres encore. Ce qu’on sait moins, c’est que New York recèle de nombreuses églises qui elles aussi valent qu’on s’y attarde.
Saint-Paul’s Chapel est la plus ancienne église de la ville. Ce qui est saisissant, c’est le contraste offert par son petit cimetière bucolique avec ses tombes à l’ombre des arbres et des buildings géants qui veillent sur elle. Aujourd’hui, et depuis le 11 septembre 2001, c’est un endroit de recueillement pour tous les Américains, car les pompiers et les bénévoles impliqués dans le sauvetage des tours venaient s’y reposer entre deux actions. A l’intérieur, certains bancs portent encore les marques laissées par ces sauveurs. Très émouvant. Et les paroissiens qui le savent bien laissent des boîtes de Kleenex au pied de chaque colonne.
New York-st-patricks
Old St-Patick's Cathédral
Old Saint Patrick’s Cathedral, c’est la plus ancienne église catholique de New York. Son anecdote historique la plus célèbre, mais aussi très people, est que le petit Martin Scorcese y fut enfant de choeur lorsqu’il étudiait à l’école juste en face. Abyssinian Baptist Church, la plus vieille église noire de New York. Les touristes se pressent pour assister aux offices du dimanche (9h ou 11h). Mieux vaut arriver à l’avance si on veut être sûr de pouvoir rentrer. Et pour assister aux baptêmes par immersion, il faut venir le dernier dimanche du mois. Ambiance et chants garantis.
The Cathedral Church of Saint John the Divine, prévue pour être la plus grande église du monde ! Pour le moment, c’est surtout un gag, car commencée en 1892, elle n’est encore construite qu’aux deux tiers. Il manque encore le transept sud qui devrait être achevé en 2050. Pour l’instant, les crédits manquent, donc les travaux sont à l’arrêt. Et ils ne couleront pas à flots de sitôt, car le cardinal de Saint John the Divine lutte contre le sida et la défense des Indiens, ce qui est loin d’être apprécié par tout le monde.

Décors de film

NY-180-04Se balader à pied dans New York est la meilleure façon de découvrir la ville et de la sentir vivre. Il y a, bien sûr, les grandes artères classiques, comme la 5e avenue, Broadway, Wall Street, mais tentez aussi les détours moins connus des guides touristiques classiques. Ainsi, vous pourrez voir où ont logé certaines célébrités du show-bizz. Au 50 W 57th (avec 5th avenue), se trouve l’immeuble où a vécu plusieurs années Marlon Brando. Dans le même coin, toujours sur la 57th, vous verrez la Ritz Tower où a vécu Greta Garbo. Au 444 E 57th, se trouve l’appartement qu’occupa Marilyn Monroe jusqu’à la fin de sa vie. Et pour ceux qui aiment les scènes mythiques de la pulpeuse blonde, rendez-vous au carrefour de E 52nd ST et Lexington Avenue: c’est là qu’a été tournée la scène légendaire de Sept ans de réflexion où l’air chaud du métro soulève la robe plissée de Marilyn. La grille n’a pas bougé. Pensez qu’elle a vu la petite culotte de la star !
Pour les admirateurs de J.F. Kennedy, l’hotel Carlyle abrite un duplex habité par le président pendant des années. Les fans de la série Friends, peuvent prendre des photos de l’immeuble dans lequel vivent leurs héros télévisés préférés. Il se trouve à l’angle entre Grove Court et Bedford St, juste au-dessus du café Little Owl. Et si vous n’en avez pas encore plein les mirettes, il est possible de s’adresser à une association spécialisée dans la visite des lieux de tournage de séries new-yorkaises (Friends, Sex and the City, Les Sopranos). Renseignez- vous chez On Location Tour (http://www.sceneontv.com/)
NY-180-GuggenheimDe l’art, du rare New York recèle des musées fabuleux, parmi les plus beaux au monde. Collections incroyables, pièces rarissimes, très grande variété… Tout y est et l’amateur d’art sera comblé. Les incontournables sont le Metropolitan, le Guggenheim et le MoMA. Les seconds rôles sont joués par d’autres musées, presque aussi extraordinaires : le Whitney Museum, la Frick collection, le Musée d’Histoire Naturelle. Que du 5 étoiles ! Mais à nouveau à côté de ces monuments d’exposition recommandés par tous les guides, il existe d’autres lieux tout aussi passionnants et moins courus. La Forbes Galleries qui offre l’entrée gratuite est née d’un collectionneur compulsif, resté un grand enfant : Macolm Forbes dont le magazine économique porte le nom. Durant toute sa vie, il a rassemblé des pièces uniques et complètement hétéroclites. Une salle est, par exemple, entièrement consacrée aux différentes versions du Monopoly. Vous y trouverez aussi une foule de maquettes de bateaux et de petits soldats (plus de 100.000 !).
Autre lieu, autre ambiance : les Nations Unies. Une fois passés les contrôles drastiques de l’entrée, vous pourrez pénétrer dans un endroit comme nul autre. Dans le hall, pend un pendule de Foucault. Les différentes salles se suivent et chacune a sa fonction : celle du Conseil de Sécurité, celle de l’Assemblée générale… Un guide commente la visite et donne plein d’infos surprenantes. Vous pourrez aussi voir un peu partout dans le bâtiment les cadeaux offerts par les différents Etats.

Une vue d’ensemble

New York-panoramaPour profiter d’une vision presque aérienne sur New York, vous pouvez monter au sommet de l’Empire State Building (au 86e étage ou au 102e étage). Vérifiez avant de payer l’entrée que la visibilité du jour est supérieure à 10 miles. Un panneau indicateur donne le chiffre juste à l’entrée du building. Comptez aux heures de pointe une heure de file à la caisse et autant pour monter. Par chance, l’ascenseur ultra rapide rattrape le coup : une minute pour parcourir 80 étages ! Un autre bon plan moins connu pour admirer la vue spectaculaire sur Big Apple est de monter à l’Observatoire de Rockfeller Center, situé au 70e étage. C’est moins cher, il y a moins de monde et tout aussi impressionnant que la vue offerte par l’Empire State Building.

Shopping extra

Plutôt que de rapporter une Statue de la Liberté miniature (et kitsch à souhait), foncez dévaliser les magasins de vêtements et de baskets. Bien sûr, il y a les alléchantes vitrines des marques de luxe de la 5e avenue, mais ce n’est pas là que vous ferez les meilleures affaires. Allez plutôt faire un tour dans les magasins de chaussures de sport. Avec le change et les marques américaines, vous payerez une bonne paire de Nike ou d’Asics presque moitié moins cher qu’en Belgique. Idem pour les jeans Levis. Et puis, allez aussi faire un tour chez Gap et chez Old Navy (une sorte de Gap anglais moins cher et de toute aussi bonne qualité) : classique mais branché, pour toute la famille et avec des articles soldés toute l’année.
Quand vous reviendrez en Belgique, vous n’aurez qu’une seule envie, c’est d’y retourner. Car New York est accueillante et géante. Trop petite pour être un pays, mais trop grande pour être une simple ville. On dit que tout y est possible. Alors pourquoi pas vous y revoir bientôt déjà ?
NY-180-Manhattan Midtown et uptown

mardi 5 juillet 2011

SANTE PUBLIQUE

A New York, interdiction de fumer dans les parcs


A New York, interdiction de fumer dans les parcs
D.Barry/Getty Images/AFP

Une nouvelle réglementation interdit d'en griller une dans les parcs et sur les plages de la Big Apple. Le maire, Michael Bloomberg, poursuit sa croisade de santé publique.

Ils étaient déjà la lie de la terre.Les voilà aussi bannis du grand air.Les fumeurs new-yorkais, évincés depuis 2002 des terrasses de restaurants, croyaient trouver dans les espaces verts un dernier refuge contre l'indignité. Pas de chance. En un jour, le lundi 23 mai, la zone "no smoking" locale s'est agrandie de... 12000 hectares, avec l'entrée en vigueur des nouveaux arrêtés municipaux interdisant la cigarette dans les 1700 parcs et sur les 25 kilomètres de plages régies par la ville. Michael Bloomberg, maire de New York depuis bientôt dix ans et fondateur de l'empire de l'information financière du même nom, a-t-il poussé trop loin sa croisade pour la santé de ses administrés? 
Les parias ont gémi. Mais l'insurrection des gueux tabagiques s'est limitée, ce lundi-là, à une manif de 15 membres de la Cigar Rights of America. L'association de défense des fumeurs, a organisé un "smoke-in" frénétique dans un jardin privé de la 53e Rue, dispensé des nouvelles réglementations. 
Les infractions sont si rares, ou si bien cachées dans les feuillages de Central Park, que le nombre d'amendes de 50 dollars infligées depuis la nouvelle réglementation reste encore un mystère, confortant une rumeur selon laquelle la police aurait refusé de perdre une seconde de son temps à verbaliser ces losers, fussent-ils cancérogènes. Peu importe. Michael Bloomberg lui-même assure que ces mesures contre le tabagisme passif dépendent moins de la peur du gendarme que du civisme de ses administrés. Et ces voeux pieux égayent les dîners new-yorkais:"Il se croit à Genève, Michael ?" 
Normaliser la métropole
Blague à part: New York, étrangement, joue le jeu. Vingt ans d'efforts de la municipalité -Rudy Giuliani puis Michael Bloomberg, donc- ont dompté le fauve urbain. Le premier édile a réduit la criminalité de 70 %; le second s'est chargé des détails du dressage: les nouveaux taxis new-yorkais, des fourgons familiaux dignes des banlieues proprettes, et les pistes cyclables en bordure des avenues bondées, signent un projet de normalisation de la mégalopole. "Giuliani a prouvé que New York était gouvernable, confirme Bruce Berg, professeur à la Fordham University et auteur de Governing Gotham, un livre magistral sur la politique new-yorkaise. Son successeur l'a rendue vivable." 
A New York, interdiction de fumer dans les parcs
Les fumeurs devront désormais réprimer leur envie de cigarette dans Central Park.
REUTERS
Quitte à se promouvoir en gourou de l'hygiène de vie. Son combat contre les graisses hydrogénées dans les restaurants, l'interdiction des sodas trop sucrés dans les distributeurs de boissons des écoles publiques évoqueraient le fait du prince si le nabab, treizième fortune américaine avec ses 18 milliards de dollars, n'avait toujours voué une véritable passion aux questions de santé publique. Dans les années 1990, bien avant son élection à la mairie, le philanthrope avait donné tant de millions à la Johns Hopkins University de Washington que la prestigieuse faculté a rebaptisé son école de santé publique, la plus grande au monde, la Bloomberg School of Public Health. En 2008, il versait 375 millions à une campagne mondiale contre le tabagisme lancée en partenariat avec Bill Gates.  
"En tant que maire, il a aussi un intérêt rationnel à améliorer la santé de ses administrés, explique Bruce Berg. Des collectivités locales comme New York contribuent pour un quart des frais médicaux des retraités et des ménages les plus démunis. Réduisez le diabète et la cigarette et vous donnez une bouffée d'air aux finances publiques." Les fumeurs apprécieront... 

lundi 4 juillet 2011

ARTICLE D'EL WATAN

New York

La mégapole qui ne dort jamais


 

Le 04.07.11

Bonjour monsieur, comment allez-vous ?» Malgré la longue chaîne qui s’étire derrière son guichet, l’officier des services de l’émigration à JFK Airport est aimable avec chaque nouvel arrivant.


New York.
De notre envoyé spécial



Le rythme des arrivées au terminal 1 de JFK est tel que la quinzaine d’officiers chargés du contrôle des passeports suffit à peine à absorber le flux des passagers. Vérifications du visa et des empreintes digitales. «Quel est l’objet de votre visite aux USA ?» L’invitation de la Columbia University School of Journalism agit comme un sésame. Moins d’une minute pour entrer sur le territoire américain. C’est la première idée reçue sur l’Amérique qui s’effondre. Etant d’une nationalité qui a grandement contribué à pourvoir la nébuleuse terroriste islamiste en hommes et en munitions, je m’attendais plutôt à un interrogatoire serré, voire une minutieuse et humiliante fouille corporelle.  Le taxi file sur l’expressway vers Manhattan Upper West Side. Le chauffeur est un immigrant avec un fort accent indien. Premières images des rues de New York. La circulation est plutôt fluide en cette fin de journée dominicale. Je m’étais mentalement préparé à une ville trépidante avec un trafic automobile démentiel. Une cité qui écrase par son gigantisme. Cela ne sera jamais le cas tout le long d’un séjour de deux semaines. Encore une idée reçue qui s’effondre : The Big Apple, la Grosse Pomme, se laisse croquer avec plaisir. Elle s’avère une ville très humaine, chaleureuse, où il fait bon vivre. Très peu de circulation dans les rues de NYC. Des taxis (yellow cab) en majorité. Pour se déplacer, les New-Yorkais utilisent majoritairement le métro. Une véritable ville sous la ville. Un réseau dense et inextricable de lignes à plusieurs niveaux parcourt la capitale financière du monde dans tous les sens. Certaines stations de métro sont tellement gigantesques que l’on s’y perd facilement. Le mieux, pour un étranger, est de se munir d’une carte du métro à 5 dollars avant de s’y aventurer.

Thomas Jefferson et Joseph Pulitzer à l’accueil

Chaque matin hormis le week-end, la ligne 1 du métro new-yorkais s’arrête à la station 116. Celle de Columbia University où nous retrouvons les bancs des étudiants. Fondée en 1754, cette prestigieuse université de droit privé fait partie de la célèbre Ivy League qui regroupe les huit plus prestigieuses universités de l’est des Etats-Unis, comme Yale et Harvard, qui sont le cerveau des USA. Ses anciens étudiants ont raflé un nombre impressionnant de prix Nobel. Barack Obama lui-même, l’actuel locataire de la Maison-Blanche, a usé ses fonds de pantalon sur les bancs de la Columbia. Vingt et un journalistes venus des cinq continents ont rendez-vous avec l’école de journalisme. Tous ont gagné dans leurs pays respectifs le Citi Journalistic Excellence Award, qui ouvre droit à un séminaire de formation de 13 jours dans la célèbre école fondée par Joseph Pulitzer. C’est la statue en pied du président Thomas Jefferson qui accueille les nouveaux arrivants sur le perron d’une école de journalisme fondée par Joseph Pulitzer en personne. Belle entrée en matière. Thomas Jefferson a été le troisième président des Etats-Unis et le principal rédacteur de la Constitution du pays et Pulitzer a donné son nom à la plus prestigieuse distinction journalistique au monde. Le séminaire est un programme de cours donnés par de prestigieux professeurs bardés de diplômes ainsi que des visites sur site à de grandes institutions américaines comme le New York Times, la FED, la Bourse de Wall Street ou des rencontres avec des personnalités éminentes du monde des affaires, de la finance et du journalisme.

La plus grande réserve d’or du monde

Jeudi 9 juin. Visite à la FED de New York, située, 33 Liberty Street, dans le financial district, non loin de Ground Zero. C’est la plus puissante et la plus célèbre des 12 banques centrales des Etats-Unis. C’est la Réserve fédérale qui décide de la politique monétaire des Etats-Unis et qui supervise le système bancaire américain. Devant l’entrée de cette vénérable institution, un policier débonnaire plaisante avec les journalistes et accepte volontiers de se faire prendre en photo. Les appareils doivent être soigneusement rangés une fois le portail franchi. Quelques explications sommaires sont fournies avant de prendre l’ascenseur pour une visite guidée du «gold vault», la chambre forte qui abrite la réserve d’or des Etats-Unis et celle de nombreux pays et organisations internationales. 7000 tonnes d’or sous forme de lingots dorment sagement dans cet abri souterrain inviolable, bâti directement sur la roche originelle sur laquelle repose l’île de Manhattan. Au-dessus de nos têtes, on entend à peine le grondement des rames du métro de New York. Derrière un grillage, des piles de lingots nous narguent. Après la visite de la chambre forte nous sommes conviés, au 10e étage, à rencontrer des officiels de la FED prêts à répondre à toutes nos questions. Ils ont pour mission de déblayer le terrain avant la rencontre avec la première vice-présidente de l’institution, Mme Christine Cumming, dont l’entrevue restera cependant, comme le précisent avec insistance nos interlocuteurs, «off the record». Lundi 13 juin. Visite du New York Stock Exchange (NYSE Euronext), la Bourse de New York. Nous sommes invités à nous habiller en costume-cravate. Devant la célèbre institution fondée le 23 décembre 1913, trône la statue de George Washington sur son piédestal sur le perron du Federal Hall. Il est mentionné que sur ce site, le 30 avril 1789, George Washington a prêté serment en tant que premier président des Etats-Unis. New York était à cette époque la capitale fédérale du pays. Les origines de la Bourse de New York remontent à 1792 lorsque des commerçants et des marchands se rencontraient sur ce site, sous un arbre, pour l’achat et la vente de valeurs mobilières. Les Etats-Unis sont un pays relativement jeune mais la profondeur historique de la nation est très souvent valorisée et mise en avant dans beaucoup d’endroits publics. Il faut franchir deux portails de sécurité et se faire établir un pass avec photo d’identité avant d’accéder dans l’enceinte de ce temple de la finance mondiale. A partir d’un balcon réservé à la presse et aux visiteurs, nous avons tout le loisir de regarder le travail des courtiers devant leurs innombrables écrans avant d’assister à la clôture de la Bourse à 16h tapantes sur fond d’applaudissements et de cloche.   
  
Sportifs et bons vivants


Difficile de visiter NYC sans faire un tour à l’Empire State Building. Situé entre les 33e et 34e Rues, sur la mythique 5e Avenue, l’Empire est un gratte-ciel qui culmine à 381 mètres au-dessus du sol (un peu plus si on compte la hauteur de son antenne). Il faut patienter et suivre une longue queue de touristes avant de pouvoir prendre l’ascenseur vers le 86e étage. Moins d’une minute pour monter 80 étages avant de prendre un autre ascenseur vers le 86e étage et son observatoire ouvert au public. La vue est imprenable sur New York et la célèbre Manhattan Skyline. Chaque année, ce sont près de 3,5 millions de personnes qui accèdent au 86e étage de l’Empire pour jouir du panorama exceptionnel qu’il offre sur la ville de New York et ses environs jusqu’au New Jersey. Compter 22 dollars pour le prix de la visite. L’Empire a récupéré son statut de plus haut gratte-ciel new-yorkais depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les New-Yorkais sont très sportifs. A n’importe quelle heure du jour, on peut voir des joggers sprinter. Hommes et femmes de tout âge et de toute condition sociale s’adonnent à ce sport. Il existe un nombre incalculable de clubs de fitness dans la Big Apple. Les magasins d’équipements et de vêtements sportifs fleurissent à chaque coin de rue.

C’est la «New York attitude». Il suffit de lever la tête pour voir, à différents étages, à travers les baies vitrées, les gens chevaucher divers engins de remise en forme. Plus qu’un phénomène de société, le sport à New York est carrément une religion. Son principal temple se trouve cependant à Central Park. Par chance, notre hôtel est situé à quelques blocs de parc. Impossible de résister au plaisir d’un jogging matinal ou d’une balade en fin d’après-midi dans ce mythique jardin d’Eden qui s’étend sur près de quatre kilomètres carrés.  De jour comme de nuit, les lumières et les panneaux publicitaires géants de Times Square attirent des essaims de touristes. Et pour cause, ce lieu mythique, considéré comme le cœur touristique de la ville, est une icône de New York. Il concentre un grand nombre de théâtres, de music-halls, de salles de spectacles mais le plus grand spectacle reste cependant celui de cette foule en mouvements au milieu des jeux de lumière des enseignes publicitaires. Petite halte au Hard Rock café où l’on peut acheter t-shirts, souvenirs, guitares ou juste admirer d’autres icônes comme cette fameuse guitare de George Harrison avec laquelle il a joué au concert pour le Bangladesh. Séjourner à New York sans faire un tour à Time Square est tout simplement impensable.

La ville de tous les superlatifs

Si New York est la ville de tous les superlatifs, les Américains, eux, sont plutôt du genre cool. Ils sont directs, facilement abordables et très courtois dans leurs échanges avec autrui. New York est un melting pot où sont venues se fondre toutes les cultures et toutes les influences du monde. C’est pour cela que le racisme n’existe pas. Du moins en apparence.  Les New-Yorkais ont beaucoup de savoir-vivre. De 16h jusqu’à 19h, c’est la «happy hour», l’heure joyeuse. Les consommations dans les bars et les restaurants sont à prix cassés. Au sortir du bureau, le New-Yorkais va volontiers boire une bière fraîche accompagnée de quelques amuse-gueule avec des amis. La convivialité est au rendez-vous. A partir de 19h, les restaurants, les terrasses des cafés et des bars sont bondés. Mark est un New-Yorkais pure souche. Un vrai WASP (white anglo-saxon protestant). Sandy est d’origine coréenne. Voisins de table dans un restaurant de Manhattan, le couple a tôt fait d’engager la conversation le plus naturellement du monde.
Mark avoue beaucoup aimer New York : «C’est une ville cosmopolite et facile à vivre.
L’air y est sain, il n’y a aucun problème pour se déplacer et c’est le centre de la future économie mondiale. Que demander de plus ?» Après avoir quitté le restaurant, le sympathique couple revient pour nous offrir des invitations pour le concert des Black Eyed Peas à Central Park.   Mercredi 15 juin. Il est 19h passées mais sur les marches du Metropolitan Museum of Art de New York, une foule compacte se presse encore pour rentrer dans ce temple de l’art. Des premiers balbutiements de l’humanité jusqu’à nos jours, l’art humain est montré dans toute sa diversité et sa richesse. Une visite qui donne le vertige. Le musée est tellement gigantesque que l’on s’y perd à vagabonder d’une galerie à l’autre, au gré de son humeur. A la condition de ne pas utiliser de flash, on peut prendre toutes les photos que l’on veut quand cela est expressément interdit.
Deux jours plus tard, nous avons une autre occasion de constater l’engouement des New-Yorkais pour la science et la culture. La même foule dense et enthousiaste se presse à l’entrée du Museum of Natural History pour admirer la plus grande exposition jamais consacrée aux dinosaures.
Qui a dit que les Américains ne s’intéressaient qu’au base-ball ? Jeudi 16 juin 19h55. JFK Airport. L’avion d’Air France décolle après avoir fait la queue pendant 20 minutes sur la piste de décollage. Dernier regard sur les lumières de la ville qui ne dort jamais. Clair de lune au-dessus de l’Atlantique. Alger, vendredi après-midi. Il fait un soleil à assommer un chameau.
Après avoir négocié le prix de la course jusqu’en Kabylie pour 4500 DA, le taxi de l’aéroport se ravise et demande 50 euros. Je suis bel et bien au pays. Welcome back in Algeria.  
Djamel Alilat

dimanche 3 juillet 2011

AFFAIRE DSK: COUP DE THEÂTRE

Nafissatou Diallo : victime puis prostituée selon le NY Post

C'est le tabloïd américain le New York Post qui offre le plus spectaculaire revirement dans l'affaire DSK. Après avoir fait ses choux-gras sur "le perv", le journal de New York prend désormais la défense de l'ancien patron du FMI... et traîne Nafissatou Diallo dans la boue.
La présomption d'innocence n'est pas un concept qui doit fonctionner à sens unique et ceux qui s'apitoyaient (un peu vite peut-être) sur le sort de la femme de chambre du Sofitel ne doivent pas désormais la calomnier sans preuves... Laissons la justice américaine suivre son cours...

Présomption d'innocence ? Ce n'est de toute façon pas le problème du New York Post qui après l'avoir bafoué au détriment de Dominique Strauss-Kahn, en remet une couche en accablant désormais Nafissatou Diallo, qualifiée samedi de "prostituée".

Un retournement de veste qui ne pose aucun problème au tablïd qui essaye de se racheter une virginité après plusieurs semaines de french-bashing... mais sans assumer ses erreurs. Et ça c'est grave !!!