MANHATTAN

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L'actualité de la ville de New-York en 2011

mardi 5 juillet 2011

SANTE PUBLIQUE

A New York, interdiction de fumer dans les parcs


A New York, interdiction de fumer dans les parcs
D.Barry/Getty Images/AFP

Une nouvelle réglementation interdit d'en griller une dans les parcs et sur les plages de la Big Apple. Le maire, Michael Bloomberg, poursuit sa croisade de santé publique.

Ils étaient déjà la lie de la terre.Les voilà aussi bannis du grand air.Les fumeurs new-yorkais, évincés depuis 2002 des terrasses de restaurants, croyaient trouver dans les espaces verts un dernier refuge contre l'indignité. Pas de chance. En un jour, le lundi 23 mai, la zone "no smoking" locale s'est agrandie de... 12000 hectares, avec l'entrée en vigueur des nouveaux arrêtés municipaux interdisant la cigarette dans les 1700 parcs et sur les 25 kilomètres de plages régies par la ville. Michael Bloomberg, maire de New York depuis bientôt dix ans et fondateur de l'empire de l'information financière du même nom, a-t-il poussé trop loin sa croisade pour la santé de ses administrés? 
Les parias ont gémi. Mais l'insurrection des gueux tabagiques s'est limitée, ce lundi-là, à une manif de 15 membres de la Cigar Rights of America. L'association de défense des fumeurs, a organisé un "smoke-in" frénétique dans un jardin privé de la 53e Rue, dispensé des nouvelles réglementations. 
Les infractions sont si rares, ou si bien cachées dans les feuillages de Central Park, que le nombre d'amendes de 50 dollars infligées depuis la nouvelle réglementation reste encore un mystère, confortant une rumeur selon laquelle la police aurait refusé de perdre une seconde de son temps à verbaliser ces losers, fussent-ils cancérogènes. Peu importe. Michael Bloomberg lui-même assure que ces mesures contre le tabagisme passif dépendent moins de la peur du gendarme que du civisme de ses administrés. Et ces voeux pieux égayent les dîners new-yorkais:"Il se croit à Genève, Michael ?" 
Normaliser la métropole
Blague à part: New York, étrangement, joue le jeu. Vingt ans d'efforts de la municipalité -Rudy Giuliani puis Michael Bloomberg, donc- ont dompté le fauve urbain. Le premier édile a réduit la criminalité de 70 %; le second s'est chargé des détails du dressage: les nouveaux taxis new-yorkais, des fourgons familiaux dignes des banlieues proprettes, et les pistes cyclables en bordure des avenues bondées, signent un projet de normalisation de la mégalopole. "Giuliani a prouvé que New York était gouvernable, confirme Bruce Berg, professeur à la Fordham University et auteur de Governing Gotham, un livre magistral sur la politique new-yorkaise. Son successeur l'a rendue vivable." 
A New York, interdiction de fumer dans les parcs
Les fumeurs devront désormais réprimer leur envie de cigarette dans Central Park.
REUTERS
Quitte à se promouvoir en gourou de l'hygiène de vie. Son combat contre les graisses hydrogénées dans les restaurants, l'interdiction des sodas trop sucrés dans les distributeurs de boissons des écoles publiques évoqueraient le fait du prince si le nabab, treizième fortune américaine avec ses 18 milliards de dollars, n'avait toujours voué une véritable passion aux questions de santé publique. Dans les années 1990, bien avant son élection à la mairie, le philanthrope avait donné tant de millions à la Johns Hopkins University de Washington que la prestigieuse faculté a rebaptisé son école de santé publique, la plus grande au monde, la Bloomberg School of Public Health. En 2008, il versait 375 millions à une campagne mondiale contre le tabagisme lancée en partenariat avec Bill Gates.  
"En tant que maire, il a aussi un intérêt rationnel à améliorer la santé de ses administrés, explique Bruce Berg. Des collectivités locales comme New York contribuent pour un quart des frais médicaux des retraités et des ménages les plus démunis. Réduisez le diabète et la cigarette et vous donnez une bouffée d'air aux finances publiques." Les fumeurs apprécieront... 

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