MANHATTAN

MANHATTAN
L'actualité de la ville de New-York en 2011

samedi 30 juillet 2011

CHRONIQUE

LE BLOG D'YVES NIDEGGER

Bons baisers de New York

(Chronique parue dans le Nouvelliste du 29 juillet 2011)
On avait beau tourner et retourner les pages des quotidiens de la City qui instruit en ce moment son procès, pas trace d'une photo de DSK durant la semaine qui a précédé l'intervention télévisée de Nafissatou Diallo sur ABC dimanche dernier. Contraste avec la presse européenne et francophone. La photo des Murdoch en revanche, dont les journalistes ont quelque peu méconnu la nuance qui distingue habituellement leur profession de celle d'agent de la Stasi, était omniprésente. Sur les écrans et dans les tabloïdes. Tout comme celle du leader républicain au Sénat, qui négocie ces jours-ci avec la Maison-Blanche les conditions d'une hausse du plafond légal de la dette de l'Etat, susceptible d'éviter à l'administration Obama les affres d'un défaut de paiement en août.
New York est une ville hollandaise. Ceux qui l'ont fondée ne cherchaient pas en Amérique une liberté, religieuse notamment, qu'ils avaient déjà à Amsterdam. Mais le comptoir idéal. Qu'ils ont trouvé. Là où la mer remonte en est le long de la presqu'île de Manhattan, bordée en ouest par l'embouchure de la rivière Hudson: un port maritime en eaux profondes, longtemps le plus grand du monde, face au Vieux Continent, au coeur d'un dispositif insulaire reliant idéalement les terres et les mers pour y faire, le plus pragmatiquement du monde, la seule chose qu'on y fait aujourd'hui encore. De l'argent. Avec des marchandises. Avec des biens immobiliers. Avec de l'art ou de la mode. Et même avec de l'argent.
Depuis que le maire Giuliani a engagé 4000 nouveaux policiers, New York n'est plus le Bronx d'autrefois. On s'y promène en sécurité, à toutes heures et presque partout. La 42e est méconnaissable. Jusqu'à la fin des années 1980, cette rue appartenait aux proxénètes. Dont l'industrie drainait avec elle son cortège obligé de dealers et autres criminels plus ou moins organisés. Une dose de volonté politique et une loi toute simple ont réglé la question: l'offre publique de services sexuels est interdite aux abords des écoles. Comme il y a plus d'une école par kilomètre de rue new-yorkaise, la clientèle des restaurants, commerces de proximité et autres boutiques branchées remplace aujourd'hui celle des salons de massages et des peep show d'hier, et leur faune convenue de fournisseurs en substances diverses et gorilles spécialisés en sécurité privée et en recouvrement de créances interlopes.


La rue Malcolm X, dans le quartier noir de Harlem, est bordée d'élégantes bâtisses. Sans doute pas les plus chères, mais peut-être les plus agréables de tout Manhattan. Au vu de son architecture, cette rue n'a jamais été pauvre. Avant de devenir révolutionnaire, Fidel Castro s'en était fait exclure, pour détention illicite de poulets vivants en appartement. A deux pas de là, dans Central Park, la piscine publique est gratuite. Il fait plus de cent degrés Fahrenheit. J'y retourne de ce pas.

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