MANHATTAN

MANHATTAN
L'actualité de la ville de New-York en 2011

vendredi 7 octobre 2011

L'AUTRE POMME




NEW YORK - Apple a perdu son étoile avec Steve Jobs, artisan de son succès spectaculaire, mais la plupart des analystes estiment que la culture qu'il y a créée et l'avance prise par le groupe sous sa houlette lui survivront.
"Steve était une personnalité trop forte et un homme d'affaires trop extraordinaire pour qu'il ne soit pas regretté", résume Van Baker, du cabinet Gartner.
"Mais la machine ne va pas s'arrêter. De nombreuses qualités de Steve sont gravées dans la culture d'Apple", précise-t-il à l'AFP.
La tâche s'annonce titanesque pour Tim Cook, désormais aux commandes de la marque à la pomme, pour succéder à l'homme charismatique qui avait cofondé la société dans un garage en 1976 pour en faire cette année le premier groupe du monde par sa capitalisation boursière.
Selon les analystes financiers, les ventes du groupe californien devraient dépasser les 100 milliards de dollars sur son exercice actuel, qui s'est achevé fin septembre.
Steve Jobs était connu pour s'impliquer dans tous les détails de la conception de ses produits à succès, qui ont de l'avis général bouleversé l'informatique, de l'ordinateur Mac à la tablette iPad.
"Apple est son héritage comme Disney est celui de Walt Disney et GE celui de Thomas Edison. La culture d'innovation, de penser différemment, de la prise de risque va survivre", estime Shaw Wu, analyste de Sterne, Agee & Leach.
"Le défi et l'opportunité qui se présentent pour Apple, ce sera de maintenir cette culture. La bonne nouvelle, c'est que Steve a mis en place une équipe solide", ajoute-t-il.
Pour les experts, si la poursuite du succès des appareils existants fait peu de doute, la question en suspens porte sur sa capacité à lancer de nouveaux best-sellers, capables d'attirer les foules dans ses "Apple Store" aux quatre coins de la planète.
D'autant que la concurrence se fait de plus en plus féroce, que ce soit avec les téléphones fonctionnant sous le système Android de Google ou les tablettes lancées par tous les grands noms de l'informatique.
Les investisseurs semblaient confiants: l'action du géant informatique, qui pèse environ 350 milliards de dollars en Bourse, montait de 0,60% à 380,54 dollars jeudi vers 14H45 GMT à Wall Street.
En congés maladie depuis janvier, Steve Jobs avait démissionné le 24 août dernier, passant les rênes officiellement à son numéro deux Tim Cook, employé d'Apple depuis 1998. Ce dernier travaillait depuis des années pour délocaliser les usines, coordonner la distribution et s'assurer que les produits frappés de la pomme ne croupissaient pas dans des entrepôts.
"Même si la passion, la créativité et l'oeil acéré de Steve Jobs pour capter les goûts des consommateurs vont manquer, nous pensons qu'avec l'équipe dirigeante d'Apple, il a bâti une base de talent sans équivalent et une culture d'entreprise qui posent les bases du succès et de l'innovation à l'avenir", commente Michael Walkley, de Canaccord.
Tim Cook a subi mardi son baptême du feu avec la présentation de la nouvelle génération du téléphone multifonctions iPhone, une prestation jugée terne par certains observateurs, habitués aux shows menés par Steve Jobs.
"Avec Jobs, on serait parti en pensant que l'iPhone 4S était meilleur qu'il ne l'est. Dans ce cas, les gens sont partis en se disant qu'il était moins bien qu'il ne l'est", estime Rob Enderle, analyste indépendant, pour qui Apple a perdu de sa "magie".
Au cours de la présentation, Tim Cook s'est mis relativement en retrait, après avoir énuméré les succès déjà accomplis, laissant le directeur marketing Phil Schiller expliquer les fonctions du nouveau téléphone.
"En fin de compte, les gens n'achètent pas les produits en raison de Steve Jobs, mais pour ce que ces produits peuvent faire pour eux", tempère Tim Bajarin, de Creative Strategies.
© 2011 AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire