MANHATTAN

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L'actualité de la ville de New-York en 2011

vendredi 6 mai 2011

CELEBRATION

OBAMA A GROUND ZERO

New-York - Obama viste Ground Zero
Barack Obama a d’abord déposé une couronne de fleurs sur le site à l’abri des regards. 
© REUTERS/Kevin Lamarque

NEW YORK - La foule new-yorkaise a respecté le mot d’ordre du jour: sobriété. Des milliers de personnes ont accueilli Barack Obama pour sa première visite présidentielle à Ground Zero dans un quasi-silence. On était loin de l’explosion de joie de dimanche soir après l’annonce de la mort d’Osama Ben Laden. Cette journée sous haute présence policière s’est déroulée sans failles.

On s’attendait à des célébrations dans les rues de New York. Après tout, Obama arrive en ville en héros. Son baromètre de sympathie a grimpé de 10 points en une semaine chez les New-Yorkais. Ce fut plutôt le contraire. C’est une foule fébrile, contenue et respectueuse qui a attendu Obama vers midi au nord du chantier du World Trade Center. Ils ont suivi le ton dicté par Obama ces derniers jours.
Il y a bien eu quelques injures lancées à l’encontre de Ben Laden, et quelques extrémistes religieux ont paradé avec des affiches, mais somme toute, les gens ont respecté ce moment de réflexion.
Lorsque le cortège présidentiel a quitté le site vers 2 :30 PM, la foule a chaudement applaudi, en scandant «USA, USA».
«On est privilégiés et honorés d’être là, c’est un grand jour pour les Américains», ont dit Éric Marchand et Anne Talbot de St-Félicien au Québec. Le couple avait organisé leur journée spécialement pour être là.
Pour certains New-Yorkais comme Germano Riviera, la visite d’Obama est une occasion de tourner la page. Ce retraité a survécu à l’écrasement de la Tour Sud. Depuis l’annonce de la mort de Ben Laden, il n’a pas quitté Ground Zero. «C’est une journée symbolique. Bien sûr, je pense à la sécurité, car on s’est débarrassé du vilain, mais il y a toujours des gens derrière lui. Mais nous sommes Américains, nous sommes prêts», a-t-il confié, paradant avec son énorme drapeau américain.
Les milliers de personnes qui s’étaient massées dans l’espoir d’apercevoir leur président sont repartis déçus. Obama s’est fait discret. Il a d’abord déposé une couronne de fleurs sur le site à l’abri des regards avant de rencontrer en privé quelque 50 familles de victimes. Il n’a pas donné de discours.
Plus tôt dans la journée, il a rencontré les pompiers d’une caserne de Midtown qui a perdu 15 des leurs dans les attaques. «Quand on dit qu’on n’oubliera jamais, on le pense», a-t-il dit aux pompiers.
Pour les Américains, ce moment est aussi symbolique que le discours donné par George W. Bush après les attentats sur une pile de décombres avec un porte-voix.
John Parisella, délégué du Québec à New York s’est rendu près de Ground Zero par respect pour sa nouvelle ville d’adoption. Il est convaincu que la mort de Ben Laden sera la plus grande contribution de la présidence d’Obama.
«C’est une atmosphère de reconnaissance qui règne chez les New-Yorkais. Obama a choisi le bon moment, le bon registre. New York est une ville encore en train de guérir. Graduellement cette page va tourner», a-t-il dit.
Plusieurs New Yorkais ont évité la zone de Ground Zero, jeudi, craignant de nouveaux attentats. La sécurité était des plus intenses avec des policiers jusque dans les wagons de métro. Le long de la route empruntée par le président, poubelles et boîtes à lettres ont été enlevées. Lundi, 62 cas de colis suspects ont été répertoriés comparativement à 18 lundi dernier. Aucun doute, la population est alerte.

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